-Paysages concrets-
Je ne commence pas mon travail par une image qui me guiderait, mais je réalise plutôt quelques croquis préparatoires. A ce moment, je me laisse une liberté de composition entre les différentes formes qui vont entrer en jeu. Les matières s'installent par un procédé particulier de pochoirs appliqués sur la toile, au couteau.
Dans ce processus d'élaboration je peins à plat, sur une table. Aussi, même si au final, je montre une peinture, l'espace d'investigation dépasse son cadre au moment de la conception : les couches débordent du champ de travail. Ce qui en reste peut être considéré comme un « fragment » d'une pratique gestuelle, un hors-champ non visible mais suggéré. J'insisterai sur ces modes de conception qui s'apparentent également à une façon d'appréhender un rapport au paysage vu de dessus et également à la notion de carte. Il aura fallu plusieurs expérimentations infructueuses avant d'arriver à formuler et poser ces actes en adéquation avec ce rapport prédéfini.
Par un jeu de couleurs déposées en glacis, les formes initialement installées dans leurs matières sont soit contredites ou bien confirmées, donnant alors plusieurs interprétations et cheminements visuels.